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Titre : | n° 16 - Varia | Auteurs : | Jocelyne Le Boeuf, Directeur de publication ; Sébastien Proulx, Dossier dirigé par, réuni par, réalisé par ; Stéphane Vial (1975-....), Dossier dirigé par, réuni par, réalisé par | Année de publication : | 2022 | Importance : | 137 p. | Présentation : | ill. | Format : | 27 cm | Langues : | Français (fre) | Sujets : | Design Deuil Recherche -- En art Théorie du care
| Note de contenu : | Pour sa seizième édition, Sciences du Design présente un numéro Varia avec des articles qui reflètent la diversité des approches dans les disciplines du design, suivant la politique éditoriale défendue par la revue. Geneviève Raiche-Savoie et Claudia Déméné posent la question de l’enseignement des méthodes de recherche en design auprès des étudiant.e.s en maîtrise à L’École de design de l’Université Laval.
Les auteures font état des principaux modèles de cette recherche, la recherche-action, la recherche-création et la recherche-projet à travers l’analyse d’une trentaine d’articles scientifiques. A partir de ce corpus théorique, d’un cas d’étude inspiré d’une étudiante en maîtrise et de trois entrevues semi-dirigées auprès de chercheur. e. s en design, elles proposent une approche conceptuelle exposant les divergences et réciprocités de ces trois courants de recherche en design afin de guider les étudiant. e. s à se retrouver dans cette complexité de la démarche scientifique et à en réinvestir et enrichir les modèles.
Angelica Adverse et Adriana Doinas se basent sur les travaux du designer Rodrigo Almeida qui intègre les savoirs et rituels afro-brésiliens dans son travail de designer et d’artiste. Elles s’interrogent sur les apports de sa démarche d’ancestralisation dans le processus créatif, aux confins de l’artisanat, de l’art et du design.
L’article de Nawelle Zaidi et Élisa Wrembel porte sur le rôle de l’imaginaire dans les activités de codesign. Elles explorent à travers deux terrains dans le domaine de la santé, la robotique sociale d’assistance et la santé mobile, l’impact de l’imaginaire des usagers sur le processus de codesign, à travers notamment l’influence de la science-fiction qui associe à la robotique et à la technologie tout un ensemble de perceptions négatives. Si ces œuvres permettent indiscutablement de mettre en garde sur des abus et sur des directions à ne pas prendre en matière de technologie, le travail des auteures montre qu’en créant des imaginaires négatifs, on limite également les possibilités de penser à un usage positif de ces technologies. Ou dit autrement, qu’à force de penser l’humain contre la technologie à travers des œuvres de pop culture telles Matrix, Terminator, etc. on s’empêche de penser à des usages de la technologie au service de l’humain, et donc à des futurs préférables. Les auteures discutent alors les possibilités de dépasser ces blocages, notamment à travers des approches de design fiction.
C’est sur l’acceptabilité de l’IA en situation de travail que porte le questionnement d’Alexandre agossah et al. Les auteur. e. s s’attachent en particulier à la prise en compte de l’acceptabilité de l’IA dans les entreprises innovantes dans ce domaine. A partir de l’analyse de trois cas d’usage de l’IA en contexte professionnel (dont un outil qui repose sur du traitement de langage naturel [NLP] et de la gestion de base de connaissances et deux outils prédictifs basés sur du Machine Learning [ML]), l’article vise à mettre en lumière l’apport du design pour la conception de dispositifs qui font sens pour leurs usagers, audelà du solutionnisme technologique encore dominant.
Marguerite Foissac et al. offrent un panorama sur les différents concepts proposés par le design pour aborder les questions de développement durable. Après le le green design, l’eco design et le sustainable design, le regenerative design serait-il le nouveau concept à la mode ? En nous rappelant les origines et les enjeux du « développement durable », ainsi que la nouveauté que représente la régénération comme modèle de changement, les auteur. e. s s’interrogent sur comment le design régénératif pourrait se positionner par rapport aux autres pratiques de design durable et quelles seraient ses contributions spécifiques.
Noémie Chataignier et al. relatent une étude de cas singulière qui révèle le potentiel de la collaboration de deux disciplines, celle de l’éthique et du design (social) pour agir en contexte de soin, notamment pour faire face aux expériences de deuil en EHPAD. Un rappel des implications sociales du design se prolonge par les résultats d’une recherche-action dont la méthodologie explicitée jette les bases d’une discussion sur le potentiel de la rencontre entre éthique et design et sur la démarche d’une mise en action collective innovante. L’article souligne que l’éthique et le design se retrouvent dans une attention au contexte pour l’approcher par un regard et un agir complémentaire qui articulent pragmatisme et réflexivité. Les résultats de l’étude révèlent la nécessité d’une éthicité du processus d’intervention plutôt que d’un cadre éthique apposé aux dispositifs finaux d’une démarche.
Enfin, l’article de Marine Royer et Denis Pellerin s’appuie sur les théories du care développées par Joan Tronto pour s’interroger sur les solutions et réponses que peut apporter le design dans un contexte de prise de conscience d’une croissance destructrice des écosystèmes et de remise en cause de son rôle traditionnel dans le développement industriel. Leur analyse démontre les différentes approches du design au regard du care resitué dans sa généalogie inscrite dans les théories féministes, pour ensuite amener une réflexion sur le design à l’épreuve d’une éthique du care, en plaçant la vulnérabilité comme « chose commune et publique » dans la démarche de conception. | En ligne : | https://www-cairn-info.portail.psl.eu/revue-sciences-du-design-2022-2.htm | Permalink : | https://www.bsad.eu/index.php?lvl=bulletin_display&id=7626 | Localisation : |
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